Conditions de travail

Le travail d’escorte, ça te dit quelque chose ?

Une escorte fait partie de ce que l’on appelle les travailleuses du sexe. On l'appelle aussi dame de compagnie ou courtisane. Moyennant rétribution, elle rencontre des hommes adultes de toutes catégories pour partager avec eux des activités à connotation sociale et sexuelle. Elles acceptent de dispenser attention, écoute, compassion, tendresse, affection et s'il y a lieu, des moments d'intimité et des instants charnels, dans le respect et avec le consentement des personnes. Au Canada, cette pratique n’a rien d’illégal.

Quel type d’hommes compose la clientèle des escortes ?

Comme le travail du sexe compte parmi les activités de divertissement les plus coûteuses, une escorte a plus de chances de rencontrer des hommes au porte-monnaie bien garni, âgés de 30 à l'âge mûr. Souvent engagées dans une relation, ce sont des personnes qui veulent expérimenter une sexualité différente, rechercher un brin d’affection ou libérer un surplus de testostérone. Plusieurs seront intimidés par ta présence, d’autres auront une conduite digne du parfait « macho », pendant que la majorité se comporteront comme de véritables gentlemen, respectueux, galants, propres, courtois et tendres. Dans tous les cas, on ne dénote aucune violence; les comportements sont plutôt doux ou parfois très enflammés, selon la chimie du moment.

Je ne suis pas certaine de plaire aux personnes que je rencontrerai

Nul n’est besoin de ressembler à un top modèle, d’avoir une taille de mannequin, d’être une beauté classique, ni de performer sexuellement comme une star du porno pour travailler comme escorte. Tous les goûts sont dans la nature et il y aura toujours une personne pour apprécier une poitrine peu développée, des rondeurs apparentes, une peau rugueuse, un corps moins ferme, etc. Il suffit de savoir se mettre en valeur et d'utiliser les meilleurs atouts de sa personnalité.

Y a-t-il des contraintes à l’exercice d’un travail du sexe ?

Il ne faut pas croire qu’une escorte se doit d’être disponible 24 heures sur 24, sept jours par semaine. En règle générale, on te demandera de pouvoir effectuer des rencontres pendant des périodes prédéterminées, soit de 3 à 10 heures en une journée. Cela comporte évidemment des moments d’attente. Il faudra parfois te retirer comme durant certaines périodes de ton cycle menstruel, t’absenter les jours d’examen, rester à la maison si tu es indisposée (grippe, maux de tête) et prendre congé lorsque tu es trop fatiguée ou trop perturbée.

On dit que c’est payant, mais combien au juste ?

Tout dépend du nombre de clients rencontrés, de la durée des sessions et de la tarification imposée. En moyenne, une rencontre dure entre 30 minutes et une ou deux heures. L’escorte conserve une partie des contributions reçues et le reste sert à payer les services de réponse téléphonique, d’hébergement et de transport le cas échéant. Il est facile de gagner un revenu net de l’ordre de 1 000 $ à 1 800 $ par semaine, selon le temps consacré. Il te faut toutefois assumer les dépenses d’habillement et de transport pour te rendre sur les lieux de travail.

Faut-il aimer le sexe pour devenir escorte ?

Pour apprécier ton travail, il est essentiel que tu te sentes confortable avec les activités qui y sont associées. Oui tu dois aimer le sexe, mais sans pour autant être une nymphomane, ni posséder une pathologie sexuelle. C’est à toi de définir tes limites, d’accepter ou de refuser des gestes, des positions ou des pratiques avec lesquels tu n’es pas à l’aise. Même refuser d’embrasser un client peut s’avérer acceptable dans le milieu. En général, si tu es capable de vivre une sexualité épanouie où tu as autant de plaisir à donner qu’à recevoir, alors ta satisfaction n'en sera que meilleure.

Est-on obligée de s’adonner à une sexualité extrême ?

La plus grande partie du travail d’escorte consiste en des échanges verbaux et en des pratiques sexuelles de la même nature que celles adoptées par la majorité des couples. Les performances sexuelles extrêmes, comme le montrent certaines vidéos pornographiques, sont plutôt rares. Il est important que tu définisses à l’avance comment tu te situes par rapport à l’homosexualité, l’échange d’affection, l’ouverture aux autres de ta vie privée, la vérité de tes émotions, etc. Pour cette raison, la négociation constitue une partie essentielle du travail du sexe. Chacune peut consentir à poser certains gestes et refuser d’en faire d’autres. Il est donc faux de croire que l’on achète ou loue la travailleuse du sexe : la vente concerne des services sexuels ou érotiques préétablis en fonction des prestations offertes par la travailleuse et de ses limites. Les limites des travailleuses du sexe ne sont pas négociables.